07 juillet 2022
Faut que je vous raconte un jour, en 2009, le 29 juin exactement; une rencontre à Brive qui a changé nos vies, une rencontre avec un grand escogriffe tonitruant, déjà croisé sur les forums de berger allemand spécialisés de l’époque (on ne disait pas encore réseaux sociaux).
Ce jour là, c’était la finale du championnat de France de Ring (un évènement sportif cynophile).
Il venait de Champagne/Ardenne, de l’Aube plus précisément, j’arrivais d’Occitanie, du Tarn exactement.
Au milieu de la foule des supporters sur les gradins, la voix tonitruante et passionnée d’un fervent adorateur de ce sport. La voix de Daniel qui sonnait haut et fort « allez les BA », le cri de ralliement aux bergers allemands qui travaillent.
Il avait subtilisé le micro de l’organisateur pour acclamer le chien qui passait, un berger allemand, Ulko des Guerriers du Crépuscule avec J.M Lartaud, son ami.
Plus de 15 ans que cela n’était pas arrivé.
Cela m’a amusé.
Daniel, un passionné de la race de Berger Allemand , de la race du Schipperke aussi et des poules Marans, vous savez, ces poules qui pondent des œufs marrons.
Daniel, sélectionneur hors pair avec son œil aguerri et acéré, une mémoire des lignées, des races et des morphologies.
Daniel, compétiteur de haut niveau en Travail pratique en campagne (un sport canin), tu savais transmettre tes passions avec conviction et détermination, parfois avec le verbe haut, mais cela faisait ton charme.
Dès ce jour, nous ne nous sommes plus quittés.
Nos passions communes, les humains, les chiens, les animaux, le bénévolat et la transmission des savoirs, parce que sans les humains, nous ne sommes rien, sans chien on est peu, et sans Berger Allemand, on n’existe pas, lol.
Treize ans de vie ensemble, douze ans de mariage, douze ans de passion, de partage, de remise en question, d’énervement passionné aussi, toujours ensemble, même lorsque la maladie s’est installée, ce foutu crabe.
On a cru le vaincre pourtant.
Tu as continué encore et encore, jusqu’à allumer le feu en déambulateur sur la scène des Folies Fermières, au son de Johnny Hallyday .
Nos deux Noms, Le Feu du Ciel (FDC Fortier Daniel et Clo), et Les Grandes Voies sont liés à nos chiens et à notre chemin.
Notre crédo, le bénévolat, la transmission aux autres, la compétition pour toi, la médiation animale pour moi.
"On a fait la paire ma Clo" se plaisait-il à me dire, amoureux.
En écoutant Johnny, dont il était un des plus grands fans, il me disait encore que nous étions le couple improbable mais on a fait un sacré chemin ensemble, de sacrés trajets sur les routes aussi.
En entendant la chanson « Que je t’aime », tu souriais en disant « ma Clo, elle est pas blonde, elle est plutôt grise, mais ça fera pareil ».
Il ne veut pas qu'on soit triste. Il m’a dit, j’ai fait de ma vie ce qui me semblait le mieux, je ne regrette rien ma Clo, je suis foutu, je le sais, ne sois pas triste, je pars tranquille, je suis droit dans mes bottes, je me présente au ciel et à Marie (ça, c’était juste le mois dernier).
Une vie ne peut se résumer.
La nôtre, la tienne, elle est si pleine d’anecdotes que le roman de ton existence serait en plusieurs volumes.
Les copains partout en France ont souhaité t’accompagner, en pensées, en images, en témoignages, le carburant est cher, la distance est réelle. Par leurs messages, ils sont là, regarde ce qu’ils t'ont écrit, de partout en France, mon Daniel.
Tu étais l’homme de partout, "le grand argenté de Champagne", "le grand", "le gars de l’est", mais aussi de l’ouest, du nord au sud, aucune rencontre n’a laissé l’autre indifférent, c’est bien.
Tu t’es impliqué depuis tes 17 ans dans les clubs canins, les associations canines territoriales et nationales, tu as fondé avec tes amis l’Amicale des Passionnés du Berger Allemand au Travail, président plus de dix ans, impliqué et membre du CCBA ( Club du Chien de Berger Allemand), à la territoriale de Franche comté, au Marans club de France et, autre casquette, sélectionneur et éleveur de moutons.
Je n’oublie pas ton militantisme sans faille au sein de la CGT, même après ta retraite d’EDF.
Tu as été un sacré coach sportif, amenant des humains au plus haut des marches des podiums, en cavage aussi, (la recherche de truffes avec chien), avec force voix, souvent.
TU VIS.
J’entendrai toujours l’orage avec joie, le tonnerre sera ta voix, toi « le Feu du Ciel », ton affixe, et tu resteras mon homme de Tonnerre, du tonnerre.
Notre couple improbable.
Merci le chien, les passions, le hasard d’avoir permis cette rencontre avec toi.
Toujours à fond, passionnel, passionné, loyal et reconnu.
Je t’aime Daniel, mon Grand rustre romantique.
Moi, "je te promets", à bientôt dans l’Odela2linfini, ensemble.
Et puis, Daniel, tu accompagnes maintenant la Suze, ta mère adorée et tes chiens.
New video by Claudine Boudon-Fortier
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